Festival Les Suds – 10 au 12 juillet 2024

Musiques communes : Marathon créatif des Musiques d’ici et d’ailleurs

A l’occasion de l’édition 2024 du festival Les Suds était organisé, en partenariat ministère de la Culture – Direction Générale de la Création Artistique (Délégation musique), le marathon créatif Musiques communes. Organisé du 10 au 12 juillet 2024 à l’espace Van Gogh à Arles, l’événement a réuni une vingtaine de personnes aux profils variés afin de réfléchir à l’avenir de ce secteur en pleine mutation.

3 journées dédiées

aux coopérations dans le secteur des musiques du monde et de tradition !

Le marathon c’est…

  • 3 jours de recherche et d'échanges ;

    3 sous-thématiques pour enclencher la réflexion et aborder différents enjeux ;

    3 équipes de 6 à 8 personnes épaulées par 3 facilitatrices ;

    1 illustratrice, Sophie Raynal, en charge de garder une trace du marathon ;

  • Une diversité de participant.e.s aux profils variés !

    artistes des musiques du monde et de tradition ; professionnel·les de lieux de diffusion musicale ; producteur·ices ; chercheur·euses ; médiateur·ices culturel·les ; représentant·es du territoire d’Arles ; professionnel·les de la communication ; représentant·es de réseaux des musiques d’ici et d’ailleurs ; professionnel·les de la diffusion à l’international ; professionnel·les de la transition dans le spectacle vivant.

Plus que toutes autres, par la singularité de leurs expressions, leurs modes de transmission et leurs répertoires, les musiques du monde et de tradition créent du commun et possèdent une dimension universelle.

Ces valeurs intrinsèques leur ont permis d’occuper une place privilégiée dans le paysage artistique actuel. Mais la fragilité des modèles économiques des structures qui les portent, l’instabilité des relations internationales, l’uniformisation des programmations et les nouveaux enjeux environnementaux tendent à complexifier la création et la diffusion de ces musiques.

En s’appuyant sur des dynamiques de coopérations, il est donc aujourd’hui plus que nécessaire de repenser la manière d’accompagner ces musiques pour les donner à entendre dans toute leur potentialité et les pérenniser dans l’avenir.

 

3 thématiques de travail :

  • Les musiques du monde et musiques traditionnelles sont souvent des musiques de rituels, des musiques dont la fonction sociale et symbolique est forte.

    Comment redonner à ces musiques un rôle dans la construction d’un récit commun et situé ?

    En s’appuyant sur un territoire défini - celui de Mas Thibert, en périphérie d’Arles - et en hybridant l’univers d’un·e artiste de musique patrimoniale locale et celui d’un·e artiste de musique d’ailleurs, quelle création participative imaginer ?

    Comment les musiques du monde et de tradition peuvent-elles ainsi entrer en résonance avec les enjeux de ce territoire, de ses acteur·ices, de ses communautés, de ses habitant·es, de leurs identités, dans le respect des droits

    culturels ? Quels imaginaires donner à entendre ?

    Comment et où diffuser ces créations ? Sur quel·les partenaires s’appuyer ?

    Quelle méthodologie inventer qui puisse être adaptée à d’autres territoires et sources d’inspiration pour de nouveaux projets ?

  • Dans une dynamique de coopération regroupant plusieurs structures issues de différents secteurs et de tailles diverses, comment repenser la création et la diffusion d’artistes et d’œuvres de musiques d’ici et d’ailleurs ? Quels dispositifs de coopération inventer pour favoriser cette diffusion en prenant en compte la singularité de l’ensemble des acteur·ices ?

    Comment la coopération peut-elle par ailleurs impacter sur la création ?

    Comment les artistes peuvent-ils créer différemment avec cette dimension de coopération en tête ?

    Quelles coopérations imaginer dès aujourd’hui et à l’aune des grands enjeux de demain (questions environnementales, modifications du régime de l’intermittence, raréfactions des subventions, évolution des technologies…) ?

  • Les musiques du monde sont les musiques de la mondialisation, leur diffusion a suivi les mouvements migratoires, pour passer d’une audience communautaire à une écoute universelle.

    Dans un contexte où la mobilité internationale se complexifie pour des raisons réglementaires, géopolitiques et sous la pression des enjeux climatiques, comment repenser la création et la diffusion des musiques d’ici et d’ailleurs tout en préservant la diversité culturelle qui les constitue ?

    Comment notamment décarboner la création et la diffusion ? Comment continuer à réunir des artistes physiquement éloigné·es ? Quels dispositifs inventer pour continuer à “faire ensemble” sans être nécessairement

    physiquement ensemble ? Quelles difficultés cela pose-t-il et quelles potentialités ? Quels impacts sur le secteur, la réglementation, la rémunération des artistes ?

    Dans ce contexte, quels usages du numérique et des nouvelles technologies peuvent être utilisés dans cette “décarbonation” de la création et de la diffusion ? Et comment les utiliser dans un contexte où la sobriété numérique pose également question ?

A partir de ces thématiques, les équipes imaginent un dispositif de création ou d’accompagnement à la création ou un projet d’éducation artistique et culturelle qui répondent aux enjeux évoqués.

Les 3 dispositifs créés par les équipes :

Musiques d’ici et d’ailleurs :

Projet de territoire et construction d’un récit commun

« ÇA TE CHANTE MAS-THIBERT ? »

« 1500 personnes vivent à Mas-Thibert. Un village qui se voit et qui est vu par l’agglomération comme dégradé, dont les Musiques du Monde viennent interroger l’ensemble du patrimoine immatériel populaire et le valoriser dans une œuvre par et pour les habitants. »

  • Ça te chante entend :

    • changer l’image du hameau pour et par ses habitants ;

    • révéler des Communs qui font liens entre passé, présent et futur ;

    • renforcer la société civile locale organisée ;

    • faire de Mas-Thibert non plus seulement un lieu de passage mais un lieu d’hospitalité.

    Sur deux ans, porté par un opérateur culturel local, Ça te chante convoque les musiques du monde comme trame racinaire, comme fruits à cueillir, goûter et partager.

    Il est composé de 5 temps :

    • Adhésion des acteurs locaux et amélioration du projet in situ ;

    • Inauguration festive lançant le dispositif ;

    • Collecte des sons, musique, savoirs culinaires & jardiniers, photos dont les habitant.es sont dépositaires ;

    • Création avec des artistes accueillis en résidence, hybridant les mémoires sonores avec les pratiques musicales d’aujourd’hui ;

    • Temps fort festif où des propositions musicales live et enregistrées ainsi que des banquets s’emparent du hameau.

    Intergénérationnel, Ça te chante est héritage. Les Communs récoltés sont vivaces et continuent d’exister dans une œuvre musicale, un lieu, un rituel festif récurrent, une pratique collective mobilisant les savoirs « cueillis » et une archive vivante des mémoires collectées.

Par : Rebecca Armstrong, Baptiste Bouquin, Cyril Brunet, Jean-Laurent Lucchesi, Manu Theron, Marie Vachin.

Facilitation : Alice Le Guiffant.

« TRANSCOOP »

Repérage et accompagnement partagés dans les musiques du monde

« Le dispositif  TRANSCOOP a pour objectif d’aider les artistes des musiques du monde, traditionnelles, d’ici et d’ailleurs, à monter et diffuser leurs créations artistiques. »

  • Trois types d’acteurs se fédèrent autour d’un territoire auto-défini, en métropole et dans les territoires d’outre-mer : les artistes, les producteur.trice.s et un consortium / une plateforme d’acteurs.trice.s.

    L’objectif est de développer 5 projets pilotes sur 5 territoires différents, chacun accompagnant 4 projets sur 2 ans.

    Le dispositif se déploie en différentes phases :

    • une phase de discussion et de repérage partagé entre membres du consortium, artistes et producteur.trice.s ;

    • sur cette base, un temps de sélection par le consortium pour choisir collectivement 4 projets artistiques du territoire : l’accent sera mis sur les artistes émergents et peu visibles, des projets incarnant et favorisant l’interculturalité ;

    • la mise en place d’un plan d’accompagnement par projet qui va de l’écriture à la diffusion et qui permet un dialogue entre artiste, membres du consortium et producteur.trice (éventuellement à trouver) ;

    • une phase dédiée au montage du budget de coproduction, à l’aide à la recherche de partenaires et de financements ;

    Les projets sélectionnés se déploient sur une temporalité allant de 1 an et demi à 3 ans, temporalité qui comprend l’écriture de création, les résidences, les actions culturelles, le projet discographique, la diffusion y compris le développement à l’international. Une attention particulière sera donnée à la prise en compte des territoires ruraux et des quartiers sensibles type QPV dans la diffusion de ces projets.

    Selon les besoins, un accompagnement administratif, sur la communication, sur la médiation et la mise en réseau pourra également être apporté.

    À terme, si le bilan est positif, l’expérimentation pourrait aboutir à la création de pôles labellisés dans chacun des territoires.

    Les partenaires se basent sur 4 principes pour développer ce dispositif :

    • la transversalité : le dispositif regroupe des acteurs de typologies, natures, tailles différentes et œuvrant dans des disciplines variées ;

    • la dynamique : le dispositif est en constant développement et vise à rassembler les savoir-faire et les équipements ;

    • la collaboration : le fonctionnement du dispositif est basé sur l’interconnaissance, le dialogue et des engagements communs de coopération :

    • l’innovation : le dispositif vise à expérimenter une nouvelle méthodologie de travail afin de proposer un accompagnement sur l’ensemble du cycle du projet artistique.

Par : Manar Al Mouadmani, Maïté Delin, Corinne Delaval, Pierre-Henri Frappat, Sébastien Laussel, Mandy Lerouge, Laurent Mouledous.

Facilitation : Claire Lebrun.

Musiques d’ici et d’ailleurs et coopérations transdisciplinaires.

Musiques d’ici et d’ailleurs et mobilité internationale à l’épreuve de l’écoresponsabilité.

« LE GRAND DÉPLACEMENT » des Musiques d’ici et d’ailleurs : enjeux de la mobilité internationale face aux défis de l’éco-responsabilité.

« Le groupe de travail a focalisé ses efforts sur les enjeux de la mobilité internationale face aux défis de l’éco-responsabilité dans le secteur de musical. Le projet s’inscrit dans une démarche de promotion des pratiques durables et inclusives, répondant aux défis contemporains de la mobilité artistique tout en respectant les impératifs écologiques (concilier mobilité internationale, diversité culturelle et sobriété énergétique).»

  • Cette promotion des bonnes pratiques se déploie à travers différents outils :

    1. Jeu vidéo “le grand déplacement” 

    Notre livrable est le prototype jeu vidéo coopératif qui propose aux joueur.euses d’organiser la tournée artistique la plus éco-responsable possible. Outil de plaidoyer visant à souligner les défis de la mobilité artistique, il s’adresse aux décideur.euse.s pouvant influencer des changements structurels sur ces questions, mais aussi aux différent.e.s acteur.trice.s du secteur musical.  Cet outil a pour vocation d’être utilisé dans le cadre de formations professionnelles, représentant un intérêt pédagogique. 

    Développé avec une technologie low-tech, ce jeu propose à deux joueurs d’incarner chacun un personnage du secteur musical :

    • un.e décideur.euse : quatre typologies de ministres de la Culture, illustrant diverses orientations politiques, sont proposées aux choix ;

    • un.e musicien.ienne ou un groupe de musique international aux parcours et réalités contrastés. 

    En proposant des possibilités multiples, notamment d’itinéraires, de modes de transports, et d’optimisation de tournées, le jeu permet une prise de conscience des enjeux de mobilité à l’épreuve de l’éco-responsabilité et suggère des pistes de solutions concrètes pour la filière.

    Nous avons imaginé ce jeu-vidéo comme une introduction ludique à deux autres supports plus complets, permettant d’approfondir les enjeux de notre problématique :

    2. Site internet-ressource

    Cette plateforme interactive s’adresse plus largement aux acteur.trice.s professionnel.le.s et proposera 

    • une cartographie interactive des lieux de diffusion “vertueux” (faible impact carbone, coopération, accueil et hébergement d’artistes en résidence longue…) ;

    • un outil intelligent de calcul d’itinéraires de tournées éco-responsables ;

    • de la ressource sur les programmes d’aides à la mobilité et sur les pratiques d’éco-responsabilité ;

    • un outil compatible avec d’autres plateformes en ligne déjà existantes.

    3. Article de synthèse

    Le dernier livrable sera un article synthétisant les réflexions et propositions issues du travail réalisé pendant le marathon. Ce texte vise à communiquer nos idées et solutions concernant la mobilité artistique et l’éco-responsabilité, destinées à sensibiliser et à informer les acteurs culturels et institutionnels. Cet article permettra à nos réflexions d’atteindre, au-delà de la sphère professionnelle, les institutions.

Par : Julie Duthey, André Eskandar, Thibault Glerean, Maryline Lair, Henri Maquet, Fred Ménard, Loïc Rogard, Yann Van der Cruyssen.

Facilitation : Augustine Frémond.

Les coulisses du marathon !

Sophie Raynal, artiste-illustratrice a suivi les 3 jours du marathon.

Interconnaissances, idéation, échanges, production des dispositifs… elle a tout suivi !

Découvrez l’événement à travers ses planches et croquis…

MUSIQUES COMMUNES a été organisé par le Festival Les Suds et le Ministère de la Culture - Direction Générale de la Création Artistique (Délégation musique) avec le soutien de l’Agence Sensible.

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