Sublime est un projet culturel de territoire alliant cartographie émotionnelle, collecte de récits d’habitant.e.s et portraits photographiques. Il a été réalisé dans le quartier populaire d’Anderlecht (Bruxelles), en partenariat avec le centre culturel Escale du Nord afin de redonner un élan positif au quartier touché par la crise sanitaire.

Avec une carte du secteur et un appareil photo sous le bras, l’Agence Sensible, la compagnie des Rotules Effrénées et le photographe Giancarlo Rocconi sont partis à la rencontre des habitant.e.s d’Anderlecht  afin de découvrir avec eux les lieux auxquels ils sont attachés sur ce territoire, les endroits qui leur redonnent le sourire, qui leur font du bien, qui leur évoquent des souvenirs heureux.

Dans un contexte de crise sanitaire qui complexifiait les échanges et pesait sur le moral des habitant.e.s, ce projet visait à recréer du lien et à permettre aux personnes d’échanger et de se réapproprier l’espace public après le confinement.

Le projet s’est déroulé autour de trois temps forts :

●   Des ateliers de création d’une cartographie émotionnelle ;

Les lieux sont chargés du passage des habitant.e.s et racontent une histoire, ils portent les traces de leurs moments de vie. Les questionner, les donner à voir, c’est créer une image sensible, une cartographie émotionnelle d’un territoire. Pour dessiner la carte émotionnelle du quartier d’Anderlecht, trois ateliers distincts ont été réalisés pour recueillir les témoignages des habitant.e.s., dans 3 lieux typiques du quartier : une friterie, un café et une laverie.

En s’appuyant sur une carte du quartier et avec l’aide d’outils de facilitation, les habitant.e.s ont été accompagnés pour élaborer leur cartographie sensible du quartier : quel est le lieu qui leur semble le plus lumineux ? le plus musical ? le plus coloré ? Quel lieu leur évoque des émotions positives ? Lieux de joie, de souvenirs heureux, de rires ? Nourrie de ces témoignages, la carte émotionnelle d’Anderlecht se révèle petit à petit.

●   Des séances photos pour redonner un visage aux habitant.e.s du quartier

Les participant.e.s ont également été invités à participer à une séance photo.

Objet phare des mois de crise sanitaire, le masque s’est imposé dans le quotidien des individus, cachant inévitablement les visages, les expressions. Pour redonner à voir les sourires derrière les masques et se réapproprier cet élément vécu comme une contrainte, il a été intégré de manière détournée lors des réalisations de portraits photos des habitant.e.s. Invités à dessiner leur sourire sur un support papier en amont de la séance, ils ont pu ensuite prendre la pose, seul ou en groupe, avec leurs amis ou leur famille, avec leur nouveau sourire ! Une manière sensible et joyeuse de « faire sourire » les masques et de personnifier avec humour ce nouvel objet du quotidien.

Chaque photo est accompagnée d’un court témoignage des habitant.e.s, évoquant un élément, une anecdote, un lieu qui les fait sourire dans le quartier. 

●   Une exposition des clichés en taille réelle dans l’espace public ;

Dans le prolongement de ce travail de cartographie émotionnelle et de prise de photos, les portraits réalisés ont été installés dans l’espace public : au gré des clichés, une histoire se raconte, s’imagine, interpelle les passant.e.s… L’exposition met ainsi en lumière les personnes qui ont témoigné et les endroits sensibles de chacun.e. Ces photos géantes d’habitant.e.s aux sourires sublimés, ont ainsi redonné à la ville un peu de gaité.

Ce projet a été réalisé avec le soutien du Collège des Bourgmestres et Échevins d’Anderlecht, de la Commission Communautaire Française et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.